Portrait Un premier triathlon à 45 ans

Deux heures et cinquante minutes d’effort. A 45 ans, Jérôme Caillé vient de réaliser son premier triathlon olympique, à Thouars, dans les Deux-Sèvres. A l’issue d’un kilomètre et demi de natation, quarante de vélo et dix de course à pied, cet éleveur de volailles de Largeasse a remporté son pari formulé quelques mois plus tôt à sa femme et ses quatre enfants.

Chez les Caillé, les défis se vivent en famille. « Le dépassement de soi, aller au bout des choses sont des valeurs essentielles. Sans objectifs, on n’avance pas », soutient Jérôme. Avec son épouse Chrystèle et sa cadette de 11 ans, il pratique la natation deux fois par semaine. Les trois grands, de 14 à 19 ans, s’adonnent au VTT. « Durant le week-end, nous consacrons un temps à six, autour d’un même sport ». La course à pied s’est imposée récemment dans la fratrie. « J’ai toujours dit que je réaliserai une grande épreuve un jour. La crise sanitaire m’a décidé. Je me suis inscrit à mon premier triathlon… Puis je me suis mis à la course. »

Le bon équilibre

Jonglant entre ses activités sur l’exploitation, ses responsabilités, notamment au sein de la coopérative Terrena, et la gestion de la grippe aviaire sur le département, Jérôme a dû batailler ferme pour tenir ses résolutions. Mais avec le sport, il a aussi trouvé un équilibre. « On ne perd jamais son temps à se consacrer à sa passion. Je me sens plus efficace et plus serein dans mon travail. »

Depuis son triathlon réalisé en mai, il a effectué plusieurs épreuves sportives en famille. Le 1er juillet, il a également embarqué cinq autres administrateurs du Groupe Terrena dont quatre agriculteurs, pour une course-relais à Ancenis, dans la Loire-Atlantique. « A nos côtés, 45 équipes formées de salariés de la coopérative ont pris le départ. Cela a créé une belle dynamique. »

Jérôme Caillé sait que les agriculteurs des générations précédentes ont souvent dû se cacher de leurs pairs pour s’adonner à un sport. « J’ai senti la bascule au début des années 2000. Auparavant, partir en vacances, s’octroyer des loisirs étaient mal perçus, surtout par les anciens. On pouvait facilement être traité de fainéant. Aujourd’hui, le sport est entré dans les mœurs des agriculteurs. Je me le répète tous les jours, mon métier n’est pas toute ma vie. »

Prochain objectif : une compétition « professionnelle ». A la fin du mois, Jérôme Caillé participera au concours organisé par la Commission européenne qui désignera le meilleur agriculteur bio d’Europe.